La réserve naturelle des Crénées est située sur la Commune de Mies (Vaud), sur la rive nord du lac Léman à égale distance de Nyon et de Genève.
Enclavée dans un très beau domaine privé, la réserve couvre une surface de trois hectares et n’est accessible que par le lac.
Elle peut se diviser en trois zones bien distinctes :
Cet ensemble, remarquable par sa diversité, constitue une des dernières portions de rive naturelle du lac Léman.
La réserve naturelle des Crénées est un refuge important pour la flore et pour la faune.
1. Au moins 167 espèces d’oiseaux
La tranquillité absolue dont jouit « Les Crénées » en a fait une étape privilégiée pour de nombreux oiseaux. Au cours des 40 dernières années, H. J. du Plessix a ainsi recensé 167 espèces dont 35 nichent dans la réserve.
La roselière abrite une importante colonie de grèbes huppés et les abords immédiats de la réserve sont devenus un des principaux lieux d’hivernage dans notre pays pour certains canards (nette rousse, fuligule morillon, fuligule milouin). D’autres espèces observées, font partie des oiseaux les plus rares de Suisse, comme le fuligule à bec cerclé, canard originaire d’Amérique du Nord ou encore, la sterne arctique.
2. Plus de 150 espèces de plantes… mais une situation préoccupante
Véritable mosaïque naturelle, le dernier inventaire floristique de la réserve naturelle des Crénées fait état de plus de 150 espèces répertoriées.
Cependant, caractérisé par un phénomène prononcé d’atterrissement (comblement naturel), le marais a, au cours des dernières années, perdu de nombreuses espèces, 70% de celles mentionnées en 1920 n’ayant pas été retrouvées en 1984.
Aussi, afin de ralentir le phénomène de comblement, un fauchage de la roselière a été entrepris presque chaque année par les bénévoles du « Groupe Crénées » et ce depuis 1986.
3. Un habitat pour les mammifères et les batraciens
Une dizaine d’espèces de mammifères ont été recensées aux Crénées. On ne citera, comme visiteur occasionnel, que le castor, dont des individus, probablement issus de la population de la Versoix, ont été observés à plusieurs reprises
Au niveau des batraciens, le triton alpestre, le crapaud commun et la grenouille rieuse sont fréquemment notés dans la réserve.
La réserve naturelle des Crénées a fait l’objet de nombreux travaux de recherche, l’étude de la flore ayant été entreprise pour la première fois par M. Beauverd en 1920 puis par Y. Chevalier en 1977 et enfin de manière détaillée par C. Oihenart en 1984.
Au niveau de la faune, le suivi ornithologique est assuré depuis 1975 par H. J. du Plessix, Agent de Surveillance de la Nature et de la Flore, qui tient à jour un inventaire détaillé des espèces observées.
De par le suivi dont elle a fait l’objet, la réserve naturelle des Crénées est certainement la portion de rive la mieux étudiée du lac Léman. Elle constitue un véritable échantillon témoin qui nous aide à comprendre l’évolution d’un tel écosystème.
A l’initiative du Conseil général de Mies, la première mesure de protection spécifique aux Crénées remonte à 1976, avec la création de la Réserve de Faune no. 21 qui visait à interdire toute activité cynégétique dans la zone riveraine du lac, de la plage de Mies à la frontière genevoise. Par ailleurs, le cordon littoral boisé, situé sur le domaine public est classé « réserve naturelle ».
Par la suite, afin d’éviter tout dérangement des oiseaux nichant dans la roselière, le Conseil d’Etat du Canton de Vaud a interdit en 1981 toute navigation sur l’étang des Crénées entre le 1 er mars et le 15 septembre.
En 1982, à l’occasion de la révision du Plan des Zones de la Commune, le statut de « réserve naturelle » est étendu au marais.
Depuis le début du XXième siècle, la réserve naturelle « Les Crénées » a fait l’objet de plusieurs travaux de recherche et de nombreux relevés scientifiques.
Beauverd M. (1920) « Résumé des herborisations aux marais de Sionnet-Rouelbeau (Genève) , la plage des Crénées et les bois de Tannay-Mies (Vaud) ». Bulletin de la Société Botanique de Genève, série 2,12 : 131-136
Chevalier Y. (1977) « Relevé floristique des cordons forestiers « Les Crénées », 13 pages, Musée Botanique de Lausanne.
Voir l’étude
Oihenart C. (1985) « Etude écologique de la roselière des Crénées et biologie de Phragmites australis »,138 pages, Université de Genève, Département de biologie végétale, Unité de biologie aquatique.
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Fernandez L. (1992) « Structure et diversité des peuplements de microcrustacés de la zone littorale des Crénées (Léman) ». Diplôme LEBA, Université de Genève.
Etude nature du domaine des Crénées, par Bureau GREN Biologie appliquée (octobre 2004), 60 pages, 3 avenue des Tilleuls, 1203 Genève
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Le site construit des Crénées, Mies (VD), par Bureau Trivial mass production (août 2003), 53 pages, 3 place de la Riponne, 1005 Lausanne.
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Hubert J. du Plessix, ornithologue et Agent de Surveillance Nature & Flore assure le suivi de l’avifaune depuis 1975.
De part sa durée, c’est un témoignage unique pour nous aider à mieux comprendre l’évolution de l’écosystème des Crénées.
Cf. document à télécharger.
Parmi les espèces de mammifères ont peut citer : le hérisson, le rat gris, l’écureuil roux, le castor (observé la dernière fois en 2006), le lapin de garenne, le lièvre brun, le renard roux, la fouine et l’hermine.
Alain Demierre et Olivier Schär du Bureau Gren Biologie appliquée ont dressé en 2007 un inventaire pour le compte de la Direction générale de l’environnement (DGE).
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